DJENDEL-LAVIGERIE MON VILLAGE

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UN PLANETARIUM FICTIF A DJENDEL. (Partie deux, 2/3)

UN PLANETARIUM FICTIF A DJENDEL.    (Partie deux, 2/3)

 par Ahmed, le bourlingueur

La nature dans le Sud

A part l’amateurisme dans l’astronomie ou cosmologie, j’avais pris note de la particularité de la faune et la flore saharienne que j’avais pu observer avec un vif intérêt. De l’acacia de deux mètres de hauteur à cette fleur comparable à une petite marguerite appelée « wezwaz » de 5 centimètres de hauteur j’avais joué le rôle d’un botaniste. Cette wezwaza est très appréciée par les autochtones qui l’utilisent comme condiment et spécialement pour relever la saveur de la chorba de Ramadhan. Je n’étais pas resté sans demander l’origine de ce mot. C’est en fait l’onomatopée qui imite la sensation d’un léger bruit que semblerait faire en dégustant la chorba assaisonnée de wezwaz. : Wez ! Wez ! Je ne peux pas en dire plus parce que j’en avais ramassé sans jamais l’essayer. Les bonnes gens du Sud l’ont dit, alors j’y crois fermement. J’avais essayé de résoudre certaines connaissances figées fausses dans les esprits de certaines petites gens ou des compréhensions drôlement inversées, sans arriver convaincre qui que ce soit. Certains considèrent, encore, que la vipère à cornes naît grande et avec l’âge elle devient petite. Ce qui se traduit qu’une vipère de petite taille est plus mortelle qu’une grande. A mon sens, c’est une compréhension tordue de la remarque que l’on fait, usuellement, pour distinguer la vipère de la couleuvre inoffensive par la différence de leurs tailles. Le conseil pour se préserver de la vipère indique au non connaisseur que, des deux reptiles les plus fréquents, celui qui a la plus petite taille porte le venin et comme la couleuvre se fait rare au Sud alors la comparaison s’est faite sur une même espèce. Au lieu de vipère et couleuvre, on a compris petite et grande. 

J’avais appris à savourer du dhob (uromastyx) dont la morsure est une vraie tenaille. J’avais vu le « poisson de sable » comestible pour certains. C’est un reptile adapté à la vie des dunes grouillant d’insectes. C’est en fait une espèce de saurien nommé par la plupart des dictionnaires consultés : Scincus Scinque officinal. Je regrette que certains s’adonnent avec joie à chasser le fennec pour sa chair. Heureusement qu’ils ne sont pas nombreux. Ce qui est beaucoup regrettable. Et pourtant il n’est pas hallal. Après les heures de travail, il m’arrivait souvent de dessiner sur la face nette du sable nivelé par le vent, des figures avec les traces de mes pieds nus. J’essayais de voir les empreintes de certaines façons de marcher. Il y a quand même des schémas inédits. A chaque fois que je me trouvais devant une page de sable, j’essayais de créer de nouveaux tableaux. Alors je m’amusais souvent de cette façon avec ces arènes formées in situ des roches magmatiques et qui se déplaçaient et ne s’arrêtaient que par un obstacle ou une dune. Et on dit qu’il ne fait pas bon vivre au Sahara !

Et puis cette merveille des merveilles ! La fourmi argentée ! Elle « habite » Reggane. En sortant du réfectoire à midi, quand le soleil est au zénith, elles étaient là, en quête de restes de nourriture. Par l’odeur alléchées, donc il y avait des fourmis qui venaient chercher subsistance même jusqu’à dans nos chambres. Depuis le temps qu’elles vivaient là, elles connaissent parfaitement la géographie des lieux. Mon attention fut attirée par cette fourmi éclair. Trop rapide et en plus elle avait une couleur assez particulière. Je me penchais sur elle, la suivant en marchant courbé. Elle était argentée. Une fourmi en armure brillant neuf. Une chevalière. Même sa tête semblait porter un armet (heaume). Pourquoi argentée me demanda un copain me prenant pour un entomologiste. J’aime apprendre, mais pas à embrasser toutes les sciences, lui répondais-je. Je la suivais toujours, je voulais savoir où elle habitait, connaître son gîte. Elle portait un grain de raisin. Ce que nous eûmes comme dessert ce jour-là. Avec son ravitaillement frais, elle courait la courageuse bestiole. Maintenant elle empruntait un terrain « rocheux » trop accidenté pour elle, haut de cinq à huit fois sa taille. Le gravier étendu devant le réfectoire. Elle faisait de son mieux pour parvenir à les éviter et quand, vraiment un granulat lui barrait carrément la route elle le surmontait d’une légèreté et rapidité inouïe. N’était-elle pas chevalière ? A peu près cinq mètres et ce terrain rocailleux fut dépassé, elle entra dans une « forêt vierge » pour elle : une touffe d’herbe. Un cheminement apparaissait dans cette herbe desséchée par ce soleil de Reggane, bien apparent pour échapper à l’observation. On était en mai 2002. Le printemps. Mais chose bizarre, la fourmi empruntait cette piste, une route travaillée, déblayée à force de passages. Une route nationale « numérotée » à sa manière dans sa cervelle et utilisée pour aller à divers points bien connus par elle et ses semblables. Elle rencontrait tout de même des obstacles, une boîte de conserve qu’elle détourna, une feuille de journal non pliée qu’elle surmonta… Elle courait la courageuse, elle avait hâte d’arriver. Chemin faisant, elle avait rencontré ses semblables ouvrières et elle s’arrêtait pour communiquer avec elles. Quelles nouvelles avaient-elles échangé ? Ça ne devrait s’agir que de nouvelles trouvailles de nourriture. Et enfin on arriva au but. Elle entra dans son gîte. Je l’avais accompagnée sur un parcours de 17 mètres durant 15 minutes à peu près.

Au Sud, les fourmis en général, ont un certain respect des hommes. Elle est bien évoquée dans le Noble Coran. Pour la faire éviter d’entrer chez lui et lui faire éviter les risques des piétinements, l’homme lui fait poser du sucre dans son territoire. Peu à peu, elles choisissent le sucre facile à emporter que de glaner ailleurs. On ne peut pas rester sans crier gloire à Celui qui l’a conçue. Le mot gloire est faible devant le terme arabe : Soubhan Allah ! Voilà en quelques mots ce que fut ma grande passion dans le grand Sud. Ce Sud qui a, aussi, fait naître, en moi, une autre passion, celle de réhabiliter la religion vraie dont la croyance repose sur un savoir aussi rationnel que celui sur la matière. Dans la religion vraie, il n’y a de « croire » qu’avec un savoir universel, autrement c’est insensé et avec tous mes profonds respects pour toutes les religions. L’histoire s’est inversée du temps de Galilée qui, pour échapper à la sanction, était forcé de reconnaître son erreur suivi de son célèbre aparté : E pur si Muove : Et pourtant elle tourne. Pour une certaine volonté internationale, être musulman, c’est comme se sentir devant une abjuration où, nous aussi nous aurions notre aparté : Et pourtant, Dieu existe. Avant la renaissance occidentale, le « croire » ne rimait pas avec le « savoir ». La raison occidentale avait pu, quand même, créer une sorte de Big-bang du savoir matériel. Le domaine religieux pourrait-il avoir aussi son big-bang ? Ma pensée est de faire mon devoir religieux sans violence d’aucune manière car imbu des combats de Martin Luther King, de Mahatma Gandhi et tant d’autres de toutes les nations du monde sans oublier notre prophète qu’ils ne le connaissent pas assez ou mal.

Ahmed le bourlingueur.

 



25/12/2014
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